Sasha Daniels
Fantôme des Profondeurs
| Sujet: Heilige Oorlog Sam 8 Jan - 15:43 | |
| Forum RPG contemporain/fantastiqueHEILIGE OORLOG { www } La Terre est jeune. Elle appartient à un univers immense, nébuleux et incroyablement fascinant de sorte qu’elle n’est plus qu’une poussière, un relief à peine perceptible dans tout cet espace. D’ailleurs, elle résulte d’un phénomène que les hommes nomment la nébuleuse solaire, mais ils ont tous ce besoin pressant et viscéral de qualifier tout ce qui est arrivé, tout ce qui est et tout ce qui sera. Les noms semblent les rassurer, les réconforter dans leur effroi perpétuel du mystère de la vie.
Je n’ai pas de nom. Je n’ai ni corps, ni sexe, ni existence véritable. Toutefois, certaines créatures d’un monde parallèle à la Terre m’ont baptisé Ashael, la reine de l’Humanité et des Anges. Dans leur étrange bonté, ils m’ont attribué un sexe qui n’est pas le mien, qui ne le sera jamais. J’ignore si je suis un homme ou une femme, ou bien les deux, ou aucun des deux. En fait, je suis la conception de l’univers, la progéniture d’une puissance inconnue, qui a créé la vie. Peut-être est-ce Dieu. Peut-être est-ce le néant. Peut-être n’est-ce rien.
La raison de ma création me demeure encore aujourd’hui une énigme. J’errais d’une dimension à une autre, observant les premiers brouillons de mon géniteur, testant les curieux pouvoirs qui m’ont été octroyés, cherchant en vain la source de cette force colossale qui semblait veiller sur l’ensemble de l’univers. Je l’ai trouvée. J’ai réalisé que ce Dieu, que cette puissance était omniprésente, tout comme moi. Ce Dieu, je l’ai affronté et je l’ai vaincu. Ces mots sont inexacts, mais les hommes n’ont pas encore inventé les ternes qui conviendraient à ce genre de situation car, en effet, comment expliquer que j’ai vaincu une pareille puissance, que l’univers est mort selon ma volonté et s’est remodelé d’après ce que j’étais. Peu importe, je n’ai pas tué ce Dieu, je l’ai aspiré. Il est en moi, son énergie est la mienne depuis, ainsi que sa force.
Que faire de tant de pouvoir? Que faire de ces mondes ternes et sans intérêt? J’ai décidé de poursuivre les œuvres de mon créateur et de les regarder évoluer. Évoluer est un mot erroné lorsque l’on fait référence à l’Humanité. Je me suis concentré sur la Terre. J’ai assisté à la naissance des premières espèces animales et végétales, à l’apparition et à l’évolution de l’homme jusqu’à ce que je conçoive moi-même mon propre enfant. Cette idée quelque peu absurde m’était venue en contemplant avec, je crois, une certaine fascination une femme donnait naissance à un petit être difforme. Seulement, mes méthodes étaient différentes. D’abord, j’ai expulsé la moitié de ma force hors de mon être et je lui ai insufflé la vie. Alors, l’air s’est mis à remuer, à danser avec une frénésie endiablée jusqu’au moment où tout est redevenu calme. Devant moi, une forme minuscule flottait. Une petite chose blanche au regard noir qui me fixait avec une absence particulière d’émotions.
La chose était laide et décevante. De plus, elle ne possédait aucun pouvoir, ce qui, je pense, m’a profondément contrarié. J’ai gardé mon fils le temps de procéder à quelques tests sur sa personne avant de le rejeter, de le condamner à errer sur Terre, à montrer à tous son visage horrible.
Les hommes aimaient s’imaginer que des Anges veillaient sur eux, que Dieu était au-dessus d’eux et qu’Il les protégeait. C’est peut-être par ennui et par désir de me divertir, mais j’ai créé les Anges. Contrairement à mon fils, je les ai conçus différemment. C’est une race que j’ai bâtie de toutes pièces, sans me défaire d’une partie de moi-même. Et le résultat fut satisfaisant, mais pas tout à fait. J’en avais douze. Douze Anges dotés d’une personnalité différente, d’aptitudes différentes, de faiblesses contraires. Tous étaient d’une beauté pure, tous jouissaient d’un talent pour tout ce qu’ils entreprenaient. Leur seul défaut : leur libre arbitre. J’ai dû les exterminer. Leur fierté, leur indépendance et leur caractère dominant me déplaisaient.
Étant Dieu, j’ai envoyé celui que les hommes nomment le Christ, le Sauveur, Jésus, sur terre. Les hommes aiment les prophètes en cachette, mais les exècrent en public. Néanmoins, ils ont besoin d’un tel personnage pour se donner de l’espoir. Jésus était une expérience, comme mon premier fils, qui a échoué. Ce Christ se fourvoyait, interprétait bien mal les messages que je lui transmettais. La crucifixion n’était pas ce que j’attendais de lui.
Je me dis que la naissance de cet homme est le déclenchement de la guerre entre mon peuple et celui des Démons, des Vampires. Je me souviens, alors que je me promenais sur terre avec le Christ, j’ai rencontré mon fils que les hommes avaient prénommé Raquel. Cet évènement est important, seulement les éléments essentiels m’échappent. Toutefois, il y a un lien capital entre cette rencontre avec Raquel et l’apparition de Zakaria, la première Vampire, le fruit d’une expérience qui n’est pas la mienne.
Celle-ci me vouait une haine démesurée alors que nous nous n’étions jamais rencontrés. Zakaria, la Mère des tous les Vampires, s’est mise à transformer un nombre incalculable d’humains en des créatures semblables à elle. Son but était de brandir fièrement ma tête au bout d’une pique. J’ai répondu à sa rage et à son cri de guerre par une armée d’Anges qui m’étaient totalement loyaux. Les combats étaient sanglants, et divertissants, je les regardais de ma dimension parallèle, ne participant que rarement à ces activités troublantes.
Les Anges et les Vampires se sont battus pendant 2 000 ans, encore aujourd’hui la haine est palpable. Les Vampires sont furieux, insatiables, ils réclament vengeance pour la mort de Zakaria, celle que j’ai éliminée il y a quelques années. Sa belle tête orne mes appartements, représente le plus beau trophée de guerre.
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